Jean Charles Marchiani

En décembre 1995, sept ans après avoir rendu possible la libération des otages français au Liban, Jean-Charles Marchiani est parvenu à faire délivrer deux pilotes français détenus en Bosnie. Le Capitaine Frédéric Chiffot et le Lieutenant José Souvignet, captifs durant quatorze semaines en Europe de l’Est, avaient ainsi pu retrouver leur liberté, grâce aux talents de négociateur de l’homme politique corse.

Le ministre de l'intérieur, Charles Pasqua,  prononce un discours lors du meeting de soutien au candidat à l'élection présidentielle Jacques Chirac, le 18 Avril 1988, au Gymnase Japy, à Paris.

L’affaire commence le 30 août 1995, lorsqu’un avion français Mirage 2000 (Dassault) est abattu au-dessus de la Bosnie. Le Capitaine Frédéric Chiffot et le Lieutenant José Souvignet, qui sont aux commandes de l’appareil, sont d’abord déclarés morts par la DGSE. Mais il n’en est rien : ils ont survécu et ont été capturés par les forces serbes de Bosnie. C’est Jean-Charles Marchiani qui en informe le Président de la République et l’Armée, alors que les services spéciaux affirment le contraire. Jacques Chirac, qui occupe alors la fonction suprême, charge l’homme politique des négociations visant à faire libérer les deux pilotes. Épaulé par l’homme d’affaires russe Arcadi Gaydamak, un ancien agent du KGB, Jean-Charles Marchiani parvient à entrer en contact avec le chef de la milice serbe Radovan Karadžić.

L’homme politique corse tente alors un coup de bluff, afin de faire libérer les deux otages : il affirme au chef de milice serbe que la France retirera ses troupes de Sarajevo, si les deux pilotes retenus en Bosnie ne sont pas libérés. Cela signifie, en d’autres termes, que la minorité serbe se retrouvera seule en plein conflit. Jean-Charles Marchiani ne lâche rien et, après plusieurs semaines, les négociations aboutissent positivement. Radovan Karadžić accepte enfin de libéré le Capitaine Frédéric Chiffot et le Lieutenant José Souvignet, mais à deux conditions. La première est l’obtention d’une reconnaissance officielle de la France. La seconde veut qu’un haut responsable français vienne chercher lui-même les deux otages en Bosnie. Radovan Karadžić obtient gain de cause et fait relâcher les deux otages. Le 12 décembre 1995, le Chef de l’État Major, le Général Jean-Philippe Douin, se rend donc à Zvornik (Bosnie) pour rapatrier les deux pilotes français.

Grâce à la détermination inébranlable et aux grands talents de négociateur de Jean-Charles Marchiani, la captivité des deux pilotes aura pris fin au bout de trois mois. C’est un véritable soulagement pour leurs familles mais aussi pour l’ensemble des Français. Le Capitaine Frédéric Chiffot et le Lieutenant José Souvignet apparaissent sur le tarmac de Villacoublay, le 15 décembre 1995, sains et saufs. Ils sont accueillis par Jacques Chirac, Président de la République à l’époque. Celui-ci ne manque pas de féliciter publiquement la poigne et l’efficacité de Jean-Charles Marchiani, sans qui les négociations n’auraient pas pu aboutir sur une fin si heureuse.

Sept ans après avoir permis la libération des otages français au Liban, Jean-Charles Marchiani réitère donc cet exploit et confirme ses talents de négociateur. Il détient à la fois la confiance du gouvernement de l’époque, mais aussi celle des Français, qui le positionnent comme l’homme de la situation lors de prises d’otages à caractère diplomatique.

Author: Yves