Basée sur les principes fondamentaux de l’Islam, la finance islamique connait depuis des décennies un essor considérable. Obéissant à des règles qui dénotent avec la finance traditionnelle, elle ne cesse d’intriguer. Quelles sont ses particularités et ses perspectives ?
Les grands principes de la finance islamique
Développée dans les années 70 dans les pays du Golfe après avoir été conceptualisée une vingtaine d’années plus tôt, la finance islamique a pour ambition de pourvoir aux besoins économiques des particuliers, des collectivités publiques et des entreprises tout en respectant les préceptes coraniques. Aussi, à l’inverse des pratiques traditionnelles de la finance, l’usure (les intérêts perçus) et la spéculation y sont bannies. De plus, certains secteurs d’investissement contraires à la loi islamique sont prohibés : jeux, armement, alcool, élevage de porcs… L’économie réelle est en voie de conséquence plébiscitée par la finance islamique, qui a notamment accompagné des dizaines de milliers de programmes immobiliers en Arabie Saoudite, au Qatar ou en Malaisie.
La place de la finance islamique dans l’économie
Du fait de ses principes interdisant toute forme de spéculation et de son lien fort avec l’économie réelle, le secteur de la finance islamique à particulièrement bien résisté à la crise mondiale de 2008. Forte d’une volonté politique affirmée et de la vigueur des économies du Golfe, la finance islamique est aujourd’hui en pleine croissance (plus de 17% de croissance annuelle entre 2009 et 2013). Si le poids global de la finance islamique est encore relativement limitée (1% de la finance mondiale environ), les prévisions des analystes sont optimistes quant aux prochaines décennies. Aussi, des financiers spécialisés dans la finance islamique comme Esam Janahi – créateurs de multiples fonds d’investissement obéissant à ses règles – sont très courtisés par les places bancaires traditionnelles et les organisations telles que le FMI ou la banque mondiale pour leurs expertises dans le domaine. Portée par un intérêt croissant, la finance islamique semble avoir de beaux jours devant elle.
